Qualité Physico-Chimique et Bactériologique de l’Eau dans le Delta de l’Oueme

Abstract

L’étude de la qualité des eaux dans le delta de l’Ouémé à travers les caractéristiques physico-chimiques mesurées permet de constater que les paramètres considérés varient dans l’espace et selon les périodes hydrologiques.

Au total, 30 points de prélèvement ont été identifiés et retenus pour l’analyse physico-chimique et 30 pour l’analyse bactériologique. Pour la physico-chimie : des campagnes de prélèvements ont été organisées au cours de la saison sèche et pendant la saison pluvieuse au niveau des différentes sources d’approvisionnement en eau. Pour l’analyse bactériologique : les mêmes campagnes de prélèvements ont été organisées au niveau des ménages et points de distribution.

Généralement, pendant la période pluvieuse la plupart des variables (conductivité et matières azotées) sont faibles à cause des apports d’eau que le milieu reçoit et qui contribuent à leur dilution. En effet, le paramètre conductivité est étroitement lié à la nature et à la concentration de substances dissoutes du milieu. Ainsi, dans la zone deltaïque, les valeurs de la conductivité sont faibles pendant les deux périodes considérées.

Au niveau des nitrites, les valeurs obtenues sont faibles dans les eaux analysées à l’exception de deux eaux dont les teneurs sont supérieurs à la normale dans la saison pluvieuse. Donc, dans la zone deltaïque, on trouve par endroit des traces de nitrites dans les eaux.

Au niveau des chlorures, les concentrations obtenues varient entre 7,1 mg/L et 580,23 mg/L. Ces valeurs montrent que les eaux de la zone deltaïque ont une concentration élevée en chlorure. 

En ce qui concerne l’analyse bactériologiques, les résultats montrent que la totalité des échantillons prélevés était polluée par la présence de germes et de coliformes. Ils montrent que presque toutes les eaux analysées sont souillées par les germes totaux, les coliformes fécaux et coliformes totaux. En effet, la présence d’un de ces micro-organismes pathogènes dans un volume de 100 ml d’eau d’échantillon, indique que ces eaux ne cadrent pas avec les seuils recommandés et sont hors des normes de l’OMS (OMS, 1994) et du Bénin (MSP, 2001).

Les contaminations des eaux sont le plus souvent causées par des risques permanents de pollution exogène (eaux de ruissellement des pluies, rejets d’eaux usées, infiltration des latrines, etc.)

Toutefois, la détection d’une pollution d’origine fécale n’est pas synonyme de présence de bactérie forcément pathogène, mais plutôt d’un risque épidémiologique potentiel. Cependant, pour le bien-être de l’homme, il faut que tous les germes soient systématiquement éliminés lors des traitements de ces eaux en vue de leur potabilité.