Environnement Urbain Et Naturel Des Villes Portuaires : Cas Du Port De Cotonou (Benin, Afrique De L’ouest)

Abstract

Les villes portuaires sont aujourd’hui exposées à des pressions croissantes résultant de l’urbanisation rapide, de l’intensification des activités maritimes et de la fragilité des écosystèmes côtiers. Le Port Autonome de Cotonou (PAC), qui concentre 90 % du commerce extérieur du Bénin, constitue un exemple emblématique de ces interactions complexes. Cette étude analyse l’environnement urbain et naturel du port à partir d’une méthodologie intégrée combinant revue scientifique, mesures environnementales et enquête de terrain menée auprès de 120 acteurs portuaires en 2024–2025.

Les résultats montrent une dégradation notable de la qualité de l’air, avec des concentrations de PM2.5 atteignant 56 µg/m³, soit 3,7 fois la norme OMS, et des niveaux de NOx (64 µg/m³) et de SO₂ (34 µg/m³) dépassant respectivement les seuils de 60 % et 70 %. Au plan marin, les analyses révèlent une contamination importante, notamment une concentration en hydrocarbures de 0,42 mg/L, soit 740 % au-dessus du seuil recommandé. Parallèlement, la dynamique littorale montre un recul du trait de côte de 3,6 m/an à l’est du port, en lien avec les perturbations sédimentaires induites par les ouvrages portuaires.

Sur le plan social, l’enquête révèle que 72 % des riverains se déclarent exposés aux nuisances atmosphériques, 81 % perçoivent le port comme une source majeure de pollution, tandis que 88 % soutiennent la transition vers un Port Vert. Ces données confirment la nécessité d’une gouvernance environnementale renforcée et d’investissements structurants pour réduire les pollutions et restaurer les écosystèmes.

En somme, cette étude offre une évaluation scientifique complète des pressions environnementales et sociales autour du Port de Cotonou et propose des orientations stratégiques pour la transition vers un Port Vert Cotonou 2030, durable et résilient.