Apport Des Plantes Alimentaires Spontanees Dans La Securite Alimentaire Des Menages Du Territoire De Bulungu

FAL MASULAMA KWEKE, EPIWOM KANGWA, Da MUSA MASSENS, ZABO IDRISSA ASSUMANI, Rombaut NDOMBE TAMASALA, Déogratias MUTAMBELE HITY

Abstract


Cette recherche examine le rôle des plantes alimentaires spontanées (PAS) dans la sécurité alimentaire et économique des ménages ruraux de Bulungu, en République Démocratique du Congo, où près d'un quart de la population est touché par l'insécurité alimentaire. En utilisant une méthodologie combinant enquêtes ethnobotaniques qualitatives et quantitatives auprès de 929 multipares, ainsi que des inventaires floristiques et des analyses botaniques, 193 espèces de PAS appartenant à 81 familles botaniques ont été identifiées. Ces plantes, majoritairement ligneuses (69,5%) et typiques de la zone phytogéographique guinéo-congolaise, sont principalement consommées pour leurs fruits (51%) et feuilles (31,3%), les fruits étant souvent consommés crus. Les ménages consomment les PAS environ six jours par semaine, surtout durant la saison des pluies, où leur disponibilité est maximale.

Au-delà de l'alimentation, les PAS contribuent à un revenu annuel moyen de 72 dollars par ménage, représentant 14% des revenus totaux, et favorisent l'autonomie économique des femmes par la collecte et la vente sur les marchés locaux. Les résultats soulignent également une forte transmission intergénérationnelle des connaissances sur les PAS, ancrée dans les traditions des ethnies Mbala, Pindi et Bun. Cependant, la pression moderniste et environnementale menace cette ressource.

Comparativement à d'autres régions d'Afrique, Bulungu affiche une diversité modérée de PAS, ce qui souligne le besoin de conservation et de valorisation. L'étude recommande des politiques de gestion durable, la promotion de l’utilisation nutritionnelle et médicinale des PAS, ainsi que des campagnes éducatives pour sensibiliser la population. Ces initiatives sont essentielles pour renforcer la résilience alimentaire tout en préservant le patrimoine ethnobotanique. Cette recherche constitue une base solide pour intégrer les PAS dans les stratégies nationales de sécurité alimentaire et appelle à un engagement accru des autorités locales et des partenaires au développement.

Cette recherche analyse l'apport des plantes alimentaires spontanées (PAS) à la sécurité alimentaire et économique des ménages ruraux du territoire de Bulungu, en République Démocratique du Congo, une région confrontée à une insécurité alimentaire aiguë touchant près d'un quart de la population. Par une méthodologie combinant enquêtes ethnobotaniques qualitatives et quantitatives auprès de 929 multipares, inventaires floristiques et analyses botaniques, 193 espèces de PAS réparties en 81 familles botaniques ont été recensées. Ces plantes, majoritairement ligneuses (69,5%) et appartenant à la zone phytogéographique guinéo-congolaise, sont consommées essentiellement pour leurs fruits (51%) et feuilles (31,3%), les fruits étant majoritairement consommés crus. Les ménages consomment les PAS environ six jours par semaine, particulièrement pendant la saison des pluies, période de grande disponibilité. Le rôle des PAS dépasse la simple alimentation : elles génèrent un revenu augmentant à 72 dollars par an par ménage, soit 14% du revenu total, renforçant particulièrement l'autonomie économique féminine via la collecte et la vente sur les marchés locaux.

Les résultats démontrent également une forte transmission intergénérationnelle des savoirs sur les PAS, très liée aux traditions culturelles des ethnies Mbala, Pindi et Bun. Toutefois, la pression moderniste et environnementale menace cette richesse. En comparaison avec d'autres régions d'Afrique, Bulungu présente une diversité modérée de PAS, indiquant un besoin accru pour la conservation et la valorisation locale. L'étude recommande l'instauration de politiques de gestion durable des PAS, la promotion de leur usage nutritionnel et médicinal à travers la recherche scientifique, ainsi qu'une sensibilisation des populations par des campagnes éducatives. La valorisation économique est également soulignée pour soutenir la commercialisation durable des PAS. Ces actions sont fondamentales pour renforcer la résilience alimentaire du territoire tout en préservant son patrimoine ethnobotanique et écologique.

Cette enquête offre une base solide pour mieux intégrer les PAS dans les stratégies nationales de sécurité alimentaire et invite à renforcer l'engagement des autorités locales, des communautés et des partenaires au développement dans la gestion durable de ces ressources vitales.


Keywords


Plantes alimentaires spontanées, Sécurité alimentaire, Bulungu.

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DOI: http://dx.doi.org/10.52155/ijpsat.v53.1.7511

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